Comment j’utilise la méditation en tant que soignante ?

Méditation du soignant

Je vous propose de découvrir Amelie, psychologue, voyageuse qui a découvert la méditation il y a 10 ans, et qui nous offre son regard sur l’importance de la méditation chez les soignants.  Riche de son travail en tant que psychologue dans les services de soins et formée à l’enseignement, elle connait le monde des soignants et nous propose aujourd’hui son article. 

Tout d’abord, il me semble important de préciser que ce sont des raisons personnelles qui m’ont amenées à la méditation. J’avais besoin de plus de clarté dans ma vie et d’être moins débordée par mes émotions.
Cependant, très vite, j’ai compris que cet outil pouvait être un levier formidable au sein de mon travail.

1- Pour moi-même

Dès que j’ai pu, j’ai commencé à introduire (en plus des méditations formelles que je fais chez moi) des « espaces de respiration » dans ma journée de travail.
Même quand on pense ne pas avoir le temps, prendre conscience de sa respiration pendant deux minutes entre deux patients peut changer beaucoup de chose.
En effet, cela va permettre de :
  • prévenir le syndrôme d’épuisement professionnel (burn-out)
  • créer une frontière entre le patient précédent et le patient suivant
  • d’être plus présent aux patients de manière générale.
Vous pouvez obtenir le bonus gratuit « respiration et relaxation » du blog confiance-en-soin en cliquant ici.
Je vous propose un petit exercice de cohérence cardiaque : pendant 5 minutes (si possible trois fois par jour) suivez votre rythme respiratoire de 6 cycles par minute avec un temps d’expiration légèrement supérieur au temps d’inspiration. 
Si vous souhaitez une guidance audio, cliquez ici.

2- Les effets au sein de la relation avec les patients

Par ailleurs, en développant la pleine conscience j’ai appris, au-delà d’être plus présente à moi-même, d’être présente aux autres et donc aussi aux patients. De même, la méditation m’a permis d’être plus «patiente » et moins impulsive.
Être davantage connecté à ses sensations c’est aussi accepter d’avantage sa vulnérabilité, ses émotions…et lâcher les jugements qui nous viennent automatiquement quand on projette sur l’autre un malaise interne. 
Cela permet aussi de ne pas plonger dans le piège d’être « le sauveur ». Quand on est soignant, c’est souvent la place que l’on prend. Prendre conscience que l’on essaie souvent d’apporter à l’autre des choses dont il n’est pas forcément demandeur, c’est prendre conscience que l’on peut entretenir notre pouvoir sur lui, et sa dépendance à notre égard.
Avec la pleine conscience, on va pouvoir différer nos réactions automatiques et proposer plutôt de l’accompagner avec ses propres ressources « accompagner le patient dans sa quête de bien-être, en soulignant les ressources dont il dispose, permet de l’accueillir là où il se trouve, sans devoir « réparer » ce qui ne va pas en lui ». (p.41, Santé Mentale, mai 2016).
Cela va permettre au patient de renforcer ses ressources internes et de s’autonomiser plus rapidement. Pour reprendre J. Kabat-Zinn « il s’agit de conduire le patient à s’engager personnellement vers de plus hauts niveaux de bien-être et de santé en optimisant ses propres capacités autorégulatrices« . 

3- Un outil pour le patient lui-même

Bien sûr, la méditation peut aussi être utilisée comme une médiation entre le soignant et le patient. Très souvent, les patients que l’on recontre doivent faire face à des moments d’angoisse. Leur transmettre un outil qu’ils pourront utiliser à n’importe quel moment de leur vie, sans l’aide de personne, les aide beaucoup dans ce processus d’autonomisation.
Je l’utilise autant avec les enfants qu’avec les adultes. Pour les enfants, la durée est plus courte et il est intéressant de s’appuyer sur des objets qui vont recentrer son attention. Par exemple, un grand sablier peut permettre de visualiser le temps qui passe. De même, rester à l’écoute des vibrations du bol tibétain, même quand les vibrations baissent d’intensité peut devenir un vrai jeu. Qui va pouvoir entendre « le plus » de vibrations ?
Très souvent, à tout âge, je propose d’abord l’exercice de cohérence cardiaque vu précédement.
Il s’agit d’une méditation simple à utiliser et dont les résultats sont immédiats. 
Avant de dormir pour les troubles du sommeil ou avant de manger pour les troubles de l’alimentation, c’est très efficace.
Comme vous pouvez le voir, la méditation a eu pour moi de multiples bénéfices : au niveau personnel mais aussi en tant que professionnelle. Je pense que pour pouvoir le proposer de manière complète au patient, il est important de l’avoir pratiqué pour soi-même et je vous invite grandement à en faire l’expérience !
Note : Cet article invité a été pensé et écrit par Amélina, auteur du blog apprendrelaméditation.com

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