Les directives anticipées on en parle, ils en parlent, tout le monde en parle mais pas grand monde sait de quoi on parle. Je vais dans cet article vous écrire simplement ce que sont et ne sont pas les directives anticipées. Vous allez pouvoir enfin répondre aux patients qui souhaitent en parler avec vous, mais surtout vous éviter de vous retrouver dans une situation d’injonction où l’on pourrait vous demander de les récupérer de manière systématique.
D’où viennent-elles ?
Elles font leur apparition dans la loi « leonetti » relative au droit des malades en fin de vie, en 2005, puis sont modifiées dans la loi « Claeys Leonetti » en 2016. Mais la loi c’est barbant donc nous allons à l’essentiel, c’est à dire notre pratique clinique quotidienne.
Que sont-elles ?
Elles ont pris naissance pour permettre aux patients d’avoir un moyen d’exprimer leur volonté sur ce qu’ils voudraient ou ne voudraient pas dans le cas où ils ne pourraient plus exprimer leur volonté. En d’autres termes, cela veut dire que n’importe quelle personne, peut écrire sur un papier ce qu’il pense être important pour lui s’il ne peut plus parler.
Elles ne concerne que les soins et les traitements, rien d’autre.
Quand les écrire ?
Deux moments pour les écrire :
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Vous n’êtes pas atteint d’une maladie grave. Vous souhaitez quand même les rédiger, vous pouvez le faire. Par exemple vous avez une pratique sportive à risque ou vous souhaitez anticiper un potentiel accident, vous pouvez écrire dès à présent se que vous souhaiterez si vous vous retrouvez dans le coma.
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Vous êtes atteint d’une maladie grave et incurable, vous souhaitez anticiper l’évolution de votre maladie, vous pouvez rédiger ce que vous souhaitez ou pas pour les soins à venir au cas où vous ne pourrez plus vous exprimer.
Les avez-vous rédiger ? Moi non…
Qu’est-ce que l’on écrit ?
Ce n’est pas un testament, ni une liste de souhaits. Vous ne pouvez écrire que ce qui concerne votre santé et les soins que vous pourriez recevoir. Vous pouvez par exemple écrire que vous ne souhaitez pas d’une mise en place d’alimentation artificielle, ou que vous souhaitez être trachéotomisée en cas de détresse respiratoire.
Vous ne pouvez pas écrire vos souhaits pour vos funérailles ou pour ce qui pourrait se passer après votre décès.
Est-ce obligatoire ?
SURTOUT PAS !!!! Et c’est bien la dérive que l’on peut observer et qui arrive dans certaines structures comme les EPHAD ou dans certaines situations comme la chirurgie.
Les soignants ont l’obligation de demander si vous les avez rédigés, MAIS certainement pas de vous obliger à les écrire. Vous devez donc dire NON si vous ne souhaitez pas en écrire.
Par contre, si elles sont écrites, le médecin devra les suivre. Il en a l’obligation, on dit qu’elles sont contraignantes. Il a cependant la possibilité de ne pas les suivre dans 2 cas :
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En situation d’urgence
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Si elles ne sont pas adaptées. Par exemple s’il est écrit que la personne souhaite une euthanasie