Et si le plus grand médicament était-en nous ?

confiance en soin

Prescription, soin, approche non-médicamenteuse. Tout autant de pratiques visant la guérison, la rémission, le soutien, le soulagement. Mais sont-ils vraiment les seuls traitements ? N’existe t’il que des médicaments ou des techniques extérieures pour soulager ou réparer l’intérieur ? Pensez-vous que le plus grand médicament en nous, soit disponible chez tout le monde ?

Et si la plus grande force, la plus grande richesse se trouvait à l’intérieur de soi ?

Quand on regarde bien, nous les soignants apportons toute la journée des thérapeutiques pour soulager le patient :

  • Une chimio pour stopper le cancer
  • Des médicaments pour les effets secondaires
  • Un anxiolytique pour l’angoisse
  • Un anti-dépresseur contre l’extrême tristesse
  • Un somnifère pour le sommeil
  • Des approches non-médicamenteuses pour relaxer, apaiser, détendre

Mais que faisons-nous pour guider l’autre sur le chemin qui mène à sa malle au trésor ?

Parce qu’au creux de nous, tout près de notre enfant intérieur, est posé une malle. Une malle incroyable renfermant des ressources inépuisables.

confiance en soin
le plus grand médicament en nous

Si vous lisez cet article, je vous invite à vous remémorer des souvenirs, des sensations, des expériences qui vous ressourcent, vous apportent paix, joie et énergie.

  • Un lieu merveilleux ?
  • Une plage ? un champ de blé ? Une montagne ?
  • Une maison ?
  • Les gens que vous aimez ?
  • Un bébé ? Un enfant ?
  • Un fou rire ?
  • Un bon vin ? Un plat délicieux ?
  • Les gens que vous aimez ?
  • Les caresses ?
  • Les câlins ?
  • Les nuits coquines ?
  • Un animal ?
  • Un Noël sous la neige ? Une aurore boréale ? Un coucher de soleil ?
  • Une naissance ? Un mariage ?
  • Des ami(e)s

Qu’est-ce qui vous rend heureux sur cette terre ?

Parce que finalement c’est tout à l’intérieur de vous. C’est intact et inviolable.

Quand nous prenons soin des autres, nous pouvons nous appuyer sur la connaissance de cette malle au trésor. Si nous invitons nos patients à se connecter à cette malle, peut importe l’épreuve qu’il traverse, il y trouvera un espace de ressource. Un espace qui lui permettra de trouver la force de se sentir vivant, de se sentir ici et maintenant dans la vie. Parce que le bonheur peut se trouver des interstices pour exister.

Nous pensons trop souvent à tord que la maladie ou l’épreuve de vie que l’on traverse sera plus forte que la joie, plus forte que le rire, plus forte que le bonheur. Comme si dans une tempête ou un orage, l’éclaircie n’avait pas de place.

Or c’est exactement là que réside toute la puissance de l’accompagnement. Si pendant vos soins vous pouviez permettre à vos patients de se rappeler ces moments, de fermer les yeux et de revivre, juste de revivre. Vous permettez la connexion, vous permettez l’autorisation, vous livrez la carte, le chemin.

Nous ne sommes pas dans une société qui se permet de partager ce qui nous rend heureux. Si jamais vous le faites, vous verrez que rapidement votre entourage vous demandera si vous êtes malades ou si avez une mauvaise nouvelle à annoncer. Le partage des expériences ou sensations positives est souvent réservé à l’heure des moments tragiques. Donc nous partageons souvent que ce qui ne va pas, ce qui nous gêne, nous limite, nous embête, nous agace, nous révolte etc, etc …

Pourtant le partage des moments heureux est un sas de décompression incroyable. C’est ce que faisait nos grands-parents en se plongeant dans les albums photos. C’était un moment de partage, en famille où il y avait une place pour l’évocation du bonheur. Aujourd’hui nos vies digitales nous éloignent de ces temps forts de connexion à notre malle au trésor.

Pas étonnant que nous soignants, nous ne sommes pas en capacité de montrer le chemin à nos patients. Simplement car nous ne l’empruntons pas nous-même pour nos proches ou pour nous. C’est donc une gêne qui s’installe et parfois des questionnements comme :

  • Peut-être que je vais le rendre encore plus triste ?
  • Et s’il se met à pleurer ?
  • Je n’ose pas le faire
  • Comment va-t’il le prendre ?

Pourtant je vous invite à le tester.

Je vous invite à emmener vos patients à la découverte du leur malle au trésor. Vous leur apporterez certainement l’accompagnement le plus humain qu’il existe, mais surtout, vous leur permettrez d’y retourner dès qu’ils en auront besoin. Vous lui faites découvrir une ressource inépuisable et qui ne dépend pas de l’autre.

On pourrait presque parler d’autonomie du bonheur !

L’incroyable avantage de cette méthode, c’est que tout est intact dans le coeur. Donc pas besoin de mise à jour, de formation, de pré-requis, de compétences. C’est éternellement intact et disponible.

Pas besoin d’étude de santé, de psycho, de sophrologie, d’hypnose, c’est tout là, disponible, intact et intemporel.

confiance en soin 
le plus grand médicament en nous
Demain, demain vous allez devenir grand ….

Demain, vous allez donc parler des premiers bals avec vos résidents d’EPHAD, de la naissance des enfants de votre patiente de la chambre 10, du plus beau voyage que le patient d’hôpital de jour a vécu. Demain vous allez les emmener en exploration intérieur. Demain vous allez les connecter à leurs propres ressources de joie intacte.

Demain vous devenez des soignants de joie, des soignants ressources. Ce que vous avez toujours voulu être en fait !

Demain vous décidez que le bonheur c’est maintenant 🙂

Demain vous serez plus grand que votre corps, plus grand que votre blouse.

Demain votre patient sera plus grand que la maladie, plus grand que sa douleur, plus grand que son malheur.

Relions-nous pour plus de grandeur.

Parce que le plus grand médicament est en nous.

Cynthia M

Je vous invite à découvrir cet article complémentaire 🙂

« Osons la joie dans les épreuves »

4 Comments

  • RAMBELOARISONA

    Bonjour Cynthia,
    Encore une fois c’est un joli article qui mérite d’être partagé à tous les soignants .
    J’ ai toujours essayé de détourner l’attention des patients lorsque je dois faire un soin douloureux( gaz du sang ou une prise de sang , pansement ….) lorsqu’ils arrivent à l’hôpital et que je vois qu’ils sont désespérés. Je pose des questions sur les enfants , les petits enfants , la plupart du temps ça marche.
    J’essaye de les faire évader , faire des petites blagues pour détourner l’attention et détendre l’atmosphère , démystifier un peu l’hôpital. Ça ne marche pas à tous les coups mais au moins j’ai essayé . ????Et je ne désespère pas ..Et je dirai que c’est l’avantage de travailler de nuits.
    Continue dans ta lancée . C’est super .

    • Cynthia

      Merci ???? qu’est ce que ça me touche lorsque je lis des mots comme les tiens. Ils me remplissent de joie …

  • berthome

    Merci Cynthia.
    J’aime beaucoup te lire, mais malheureusement je ne peux pas suivre de formation avec toi, je me forme déjà, mes ressources financières ne sont pas extensibles. J’en suis désolée et pour moi et pour toi qui veux te lancer. Je ne m’inquiète pas pour toi. Ça va décoller. Tu as la fibre d’enseignante. Tu as plein de ressources de savoir, de savoir être, de savoir faire. Bravo.
    C’est bien cela oser être heureux soi même, oser apporter du bon au soigné. Ne pas apporter que du respect, mais bien plus que le respect, de l’amour.
    Avec un grand A. Maintenant j’ose le faire. Je pense que c’est la voie de la guérison de l’être, pour être entière dans le soin, dans la relation et pour être au plus juste avec soi même et avec l’autre et pour que l’autre puisse le recevoir.
    A quelques reprises les patients m’ont dit : Chantal, on a l’impression que vous nous aimez!? je leur dis oui, c’est cela, je suis contente que cela se voit, c’est vrai, mais je ne dois pas le dire!!! Il ne faut pas le dire!!
    c’est grave !!! On a appris, on nous redit : on n’est pas là pour être aimé, on est là pour soigner, donner des limites, se faire respecter!!! ahhhh Ahhh, comment se faire respecter, si nous même nous ne sommes pas respectueux de la personne?
    Nous avons accès aux débats, aux conférences d’Eric Fiat, je le trouve sensationnel. Il m’aide beaucoup. Je suis allée voir les ouvrages de Barbara Frederickon, Elsa Godart. La communication non violente avec les conférences de Mr Rosenberg, Mr Asenbourg. La gestalt bien évidemment, les pensées du DALAI Lama. Tout cela m’aide dans ma pratique, mais me met de plus en plus en porte à faux avec mes collègues. Tant pis, je préfère être unifiée avec moi même et mes prises en charges que de me caler avec les pensées »communes ». La dissonance est trop importante, je n’ai pas envie de me caler au plus cynique, a celui qui juge. Non Je veux être dynamique, engagée, auto satisfaite, prendre du soutien où il existe, être bienveillante, respectueuse, authentique, en accord avec mes pensées et mes actes. En faisant cela je me mets en rébellion contre le fonctionnement. Je prends du temps avec le patient. Je dépasse quelques fois le cadre, les protocoles. Je ne peux pas vivre sans cela, sans me mettre en danger moi-même.
    Bonne journée. Merci encore CYNTHIA. Merci pour tes approches, ça me donne matière à réfléchir et avancer.
    Chantal

    • Cynthia

      Merci Chantal pour ce long et doux commentaire. Tu es sur un chemin magnifique qui ouvre la porte et le champ des possibles. Continue comme tu le fais, bien sûr tu es dans le juste. Bravo pour ce parcours ! Et ta posture. Et ne sois pas désolée pour ce que je vais proposer … tout est une histoire de bon moment au bon endroit. Je transmet, je rayonne et ça fait son chemin …

      Je t’embrasse.

      Cynthia

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