Hommage aux soignants, les orfèvres de la vie

les orfèvres de la vie

Croire encore et se battre toujours

Je lui explique que si tout est bloqué, que personne ne peut passer, c’est compliqué pour les personnes qui ont besoin de soins. Ceux qui sont dépendants de leur dialyse, ceux qui ont un traitement de prévu, ceux qui attendent leur infirmier à la maison pour les soins. 
A l’hôpital, tout le monde continue d’être malade. Il faut des soignants pour prendre soin, il faut de la nourriture pour les faire manger, il faut de l’essence pour les transporter, il faut des transporteurs pour les médicaments et les prélèvements. 
Oui la route est bloquée et chez moi personne ne peut passer. Mais vous savez ce que nous faisons nous les infirmiers, les docteurs, les aides-soignants, les manip radio, les laborantins, les pharmaciens, les sage-femmes, les kinés ?
Nous nous levons à 4h du matin pour prendre notre service. Nous marchons des kilomètres à pied en laissant notre voiture pour arriver jusqu’à l’hôpital. Nous dormons dans nos unités de soin et ne rentrons pas chez nous pour assurer les soins, nous prenons une chambre d’hôtel où nous nous faisons héberger pour assurer les plannings, nous attendons nos collègues qui ne peuvent pas arriver parce qu’ils sont bloqués, nous restons une après-midi de plus après le matin, une partie de nuit après l’après-midi, une matinée après la nuit.
Et pourquoi nous le faisons ? Pas parce nous sommes payés 8000 euros par mois, pas parce que nous avons peur de notre patron, pas parce que nous avons peur pour notre poste. Nous le faisons parce que nous pensons aux patients, à ceux qui n’ont rien demandé et qui sont dans le besoin de soins. Nous pensons à nos collègues, à notre équipe qui assure. Nous pensons à la continuité des soins. 
Nous ne pouvons pas laisser les personnes comme ça. Nous avons une conscience, un professionnalisme, un savoir-être, un savoir-faire. Nous allons travailler quoi qu’ils arrivent. Parce que nous avons choisi ce métier, parce que nous sommes des soignants, parce que quoi qu’il arrive, notre fonction fait partie des priorités de notre vie. 
Je lui dis que c’est plus qu’un métier, c’est un engagement humain. 
Elle me répond qu’elle n’avait pas pensé à tout ça. Qu’elle ne s’imagine pas que la rupture de soins n’est pas tolérable, pas envisageable, pas possible. 
Ils ne s’imaginent pas parce que quand il s’agit des soins et de l’humain, ce n’est pas pareil que pour les autres métiers. Alors oui ce n’est pas pareil, justement ce n’est pas pareil, et c’est bien parce que ce n’est pas pareil qu’il faut que les soignants soient reconnus et entendus. 
Merci à mes collègues infirmiers libéraux pour leurs mobilisations, merci à mes collègues hospitaliers d’être là quoi qu’il arrive dans notre société.
Sans nous, c’est une nation qui s’écroule, parce que la santé c’est le bien le plus précieux que l’homme possède. 
Nous sommes des orfèvres de la vie. 
Merci et continuons….

1 Comment

  • Brigitte

    Bravo!!bravo!!bravo!! Heureusement qu’il y en a encore (des grands hommes,et femmes..) courage à tous.

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