Souffrance des soignants

colibri

 

Et si la souffrance des soignants prenait naissance dans nos illusions ?

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de la genèse du soignant, le moment où un être humain se dit qu’il va se mettre au service de l’autre, prendre soin de l’autre, sauver l’autre, combattre les maladies, trouver un vaccin, soigner le cancer, être là auprès de ceux qui souffrent, ceux qui ont mal, ceux qui sont malades. Cette naissance, cette vocation est peut-être le berceau de la souffrance des soignants.

Il y a les vocations, les rêves de ceux qui depuis tout petit veulent devenir docteur ou infirmière. Moi c’était mon cas. Ayant grandi près de ma famille ou certains étaient atteints de maladies génétiques, j’ai connu très tôt le concept d’être en bonne santé. La construction de mon schéma familial faisait que l’on se devait d’être fort et de ne pas se plaindre car nous étions, nous, en bonne santé. Toutes ces petites briques sont venues construire le mur sur lequel je suis montée pour atteindre mon rêve, devenir infirmière. Je me suis cherchée un peu entre les études de médecine ou celle de sage-femme, mais c’était le même combat.


Il est donc venu l’heure où j’ai poussé la porte des études supérieures. L’heure du rêve. Le moment où l’on découvre la théorie, le corps, les mécanismes, les traitements. Le moment grisant où l’on commence à savoir des choses que les autres ne savent pas. Ceux qui ne sont pas du milieu. Le moment où l’on rencontre des gens comme nous, animés par la même passion et la même envie que nous. On vit pour ça, on parle de ça, on travaille dans ça, on croit en ça. Mais qu’est-ce que ce « ça » ?  Qu’est-ce qu’il représente ? 

Est-ce que l’on fait ce métier pour des raisons vraiment professionnelles ? Ne devient-on pas soignant pour répondre, combler, comprendre ce « ça » ? 

  • Une maman partie trop tôt

  • Un papa docteur qui nous fascine

  • Une grand-mère qui a beaucoup souffert

  • Un petit frère mort d’une maladie rare

  • Un tonton handicapé

Du coup, ne venons-nous pas chercher nos propres réponses au travers de ceux que l’on soigne ? 


Pendant les études, c’est la confrontation à la réalité du terrain.

Première grande désillusion, les équipes soignantes ne sont pas toutes gentilles, respectueuses, humaines, compétentes, professionnelles, bienveillantes et rassurantes.

Moi, qui pensais que tous les soignants étaient forcément de belles personnes. Que tous les docteurs étaient gentils et s’occupaient de leur patient, qu’ils n’avaient que le patient comme priorité. Moi qui croyais qu’en voyant des gens malades tous les jours les soignants seraient conscients de la chance qu’ils ont d’être bien portant.  

Mais à ce moment-là, plein de fougue, de jeunesse, d’ambition et de rêves, je sais que les choses vont changer. Nous sommes la nouvelle génération de soignants et la nouvelle génération va tirer enseignement des erreurs de leurs aînés pour ne pas reproduire la même chose. Nous allons changer ce système de soins, ces hôpitaux, ces inégalités. Nous, la nouvelle génération , allons faire de ce monde un monde meilleur ! 

Puis le diplôme arrive. Je sors de cet endroit sécurisé et de ce statut d’élève, d’étudiant. Je deviens une professionnelle de santé avec des responsabilités. Et je me fais embarquer dans le cyclone du boulot. Je veux être la meilleure infirmière. Je veux être disponible pour mes patients, pour leur famille, je veux être soutenante pour mes collègues. Je veux que mes patients aient les meilleurs soins pour eux, la meilleure qualité parce que si c’était moi je voudrais ces soins-là. Je veux que le docteur sache qu’il peut compter sur moi, que je suis compétente. Je veux être au service de ceux qui en ont besoin.  Je veux être rassurante avec les patients, leur permettre de parler de ce qui vive. Je veux m’investir dans ce service pour faire des projets, faire bouger les choses, faire avancer les protocoles. Je veux que dans ce service les choses soient faites comme il faudrait qu’elles le soient. 

Puis je fais le tour d’un service, je rencontre des gens. Je ne suis pas titulaire. Je trouve un nouveau poste dans une autre structure, plus intéressant, mieux payé, en CDI. Je change de spécialité médicale, d’équipe. Je découvre là de nouvelles choses, de nouveaux soins. C’est nouveau alors c’est bien. Et je recommence, je vois le positif, ce que j’ai laissé, ce que j’ai trouvé. Je gagne en confiance, j’encadre des étudiants infirmiers. J’ai des responsabilités, quand on demande l’infirmière c’est moi qui viens et j’en suis fière !


 

Deuxième grande désillusion, les choses ne sont pas comme je l’imaginais.

Je ne suis pas une soignante dévouée, compétente, rassurante, emphatique, technique, investie, inépuisable parce que c’est impossible.  En fait je suis humaine, juste humaine, simplement humaine. Moi qui me croyais tellement exceptionnelle ! 

Puis vient le moment de la fatigue. Celui où je ressens les premiers signes d’épuisement professionnel. Commence alors à naître au fond de moi ce sentiment de révolte. Révolte envers le système, envers les politiques, envers la direction, envers tous ceux qui ne se rendent pas compte. Tous ceux qui tout là-haut, si loin de l’humain, pondent des lois, des textes qui nous mettent à mal. Qui nous éloignent de notre métier, de l’humain, des soins. Arrive alors ce moment où je suis en colère. Épuisée et fatiguée par mes premières années, il me faut un responsable. Et ceux sont eux. Ce sont eux les responsables. Tous ceux qui ne sont pas avec moi mais au-dessus de moi. Moi, je me donne corps et âme, jour et nuit, et jamais personne ne me reconnaît. Personne ne me dit que ce que je fais c’est bien. Les patients oui ,les familles aussi, heureusement qu’ils sont là. Mais au fond de moi ça ne suffit pas. J’ai besoin que quelqu’un d’en haut reconnaisse mes conditions de travail, reconnaisse ma fatigue, reconnaisse mon professionnalisme, me reconnaisse moi, infirmière, humaine. 

C’est dur mais je m’accroche. J’y crois encore un peu. Dans un autre service ça doit bien exister mon rêve. Je suis sûre que ça existe. Alors je change, encore et encore. chirurgie, médecine, service à domicile. Infirmière, infirmière d’annonce, infirmière coordinatrice. Public, privé, associatif. Jour, nuit. Je cherche, je cherche quelque chose qui n’existe pas. J’ai peur de commencer à le comprendre. Ça n’existe pas. Non, ce n’est pas possible, c’est impossible. Il est si beau ce métier, c’est le plus beau métier du monde. C’est mon rêve, le rêve de ma vie. C’est tout ce en quoi je crois, enfin …. En ce que je croyais croire. 


 

Troisième grande désillusion, c’est partout pareil.

Oui en fait c’est partout pareil. Chacun à son niveau mais partout ça dysfonctionne. Quand ce n’est pas le personnel ce n’est l’encadrement. Quand ce n’est pas l’encadrement, c’est le matériel. Quand ce n’est pas le matériel, c’est les locaux, c’est la direction, c’est le cadre, c’est le chef de service, c’est le gouvernement, c’est le directeur de l’hôpital, c’est le bloc, c’est les collègues, c’est les anciens, c’est les nouveaux, c’est la rentabilité, c’est la T2A, c’est le profit… et on continue comme ça pendant 3 pages. C’est toujours quelque chose qui est à l’extérieur de moi et qui est responsable de ce que je vis à l’intérieur de moi. 

Mais alors on m’aurait menti ? Je me serais menti ? Il est où le service où les collègues se parlent et travaillent ensemble pour l’intérêt du patient, où la direction se casse en 8 pour que le personnel travaille dans de bonnes conditions, parce que prendre soin de ceux qui prennent soin permet aux patients d’avoir une meilleure qualité de leurs soins. Il est où le ratio soignant/malade qui permet à chaque soignant d’avoir un nombre limité de lit dans son secteur. Il est où le matériel qui fonctionne, les locaux pratiques, les services annexes qui répondent comme l’informatique, l’entretien. Ils sont où les radiologues, les urgentistes, les médecins traitants qui s’occupent des urgences et des patients. J’en peux plus, ma tête explose, je craque, je pleure, je suis épuisée… tout ça pour ça. Que de désillusions, de déceptions, de blessures au fond de moi, de mes tripes. Mais qu’est-ce-que je vais faire de ma vie ? Je continue ? J’arrête ? Je change de métier ? 

Non je fais une pause. Je me sors de là le temps d’y voir plus clair.


 

Le temps de réaliser ma quatrième et dernière désillusion. Ce que je croyais être n’existe pas.

Quelle douleur, quelle déception. Je dois tout reconsidérer, tout repenser. Je ne voulais pas faire ce métier comme ça, pour ça, avec ça.

Comment je me relève maintenant que je réalise qu’en fait « ça » n’a jamais été et ça ne sera jamais ? Avant c’était les dortoirs à la place des chambres, les patients qui souffraient faute de connaissances, les séropositifs qui mourraient seuls et déconsidérés de tous, les seringues et piqûres à laver parce qu’en verre, les visites professorales inhumaines loin des staff d’aujourd’hui. En fait, à chaque époque la lutte a existé pour faire exister l’humain dans les soins. Chacun à son époque, chacun avec ses particularités. Mais jamais dans l’histoire de la médecine ou des soins infirmiers n’a existé le discours : Qu’est-ce qu’on était bien avant. On avait du matériel, du personnel, des locaux, des médicaments, des médecins… Jamais le personnel soignant n’a exercé dans des conditions IDÉALES. 

Mais alors, si alors nous courions de génération en génération derrière un idéal de soins qui n’existe pas, qui n’a jamais existé, qui n’existera jamais ? 

Et si le problème venait essentiellement de l’intérieur ? De nous ? De notre vision ? 

Alors j’ai commencé mon processus de deuil. J’ai commencé à comprendre, à accepter l’imparfait, l’inconstant. J’ai commencé à accepter la réalité du terrain. J’ai commencé à prendre vraiment mes responsabilités et à prendre la décision de rester. Mais de rester autrement. De rester loin de mes illusions, de mes rêves et plus près de la réalité, du terrain. J’ai commencé à construire ma personnalité de soignant, celle que j’aurais dû construire il y a 16 ans, pendant mes études. 

Mettre sur un papier mes valeurs, mes envies et surtout les VRAIES raisons pour lesquelles j’ai choisi de faire de ce métier. Je n’y suis pas arrivée seule, il a fallu que j’aille travailler sur moi. Mais ce travail m’a permis au moins trois choses : 

  • Arrêter de croire que je réponds uniquement aux besoins de l’autre. Je réponds inconsciemment aux miens en premier.

  • Accepter les choses comme elles sont, dans leur réalité . 

  • Rendre aux autres la responsabilité qui est la leur et ne pas tout prendre sur mes épaules.

J’ai pu redéfinir mon métier. Ce que je veux et ce que je ne veux pas. Mais surtout j’ai appris à m’exprimer. Oui m’exprimer quand le travail n’est pas efficace, la prise en charge médiocre et l’écoute inexistante. J’ai pu arrêter de chercher des amis et une reconnaissance extérieure. Je suis la seule à pouvoir m’apporter la reconnaissance que je mérite. J’ai arrêté de venir bosser pour d’autres raisons que celle de faire mon travail, le plus professionnellement possible. 

Je ne suis pas là pour juger, conseiller, guider, enseigner. Je suis là pour que l’autre puisse trouver dans son parcours de soin une épaule sur laquelle s’appuyer s’il le souhaite. Je suis entièrement au service de l’autre. Libre à lui de s’en servir ou pas. Je ne cherche plus de résultat. Je n’ai plus d’objectif. J’ai compris que cela ne dépendait pas de moi. L’autre est libre. 

J’ai appris la tolérance, accepter que l’autre ne veuille pas. Ne veuille pas se soigner, se sauver, s’éduquer, se rassurer. Que l’autre, est le mieux placé pour savoir ce qui est bon pour lui. Il se sert de moi tant mieux, il ne veut pas de moi, pas grave. C’est son parcours, sa vie, et ce n’est pas parce que je suis soignante que je peux changer ça. Je ne peux sauver personne malgré lui. 

Ma satisfaction, mon bonheur, mon égo, ma joie, ne passe plus par l’autre. Et donc ma déception, ma frustration, ma colère non plus. Je suis libérée de ce qui m’entoure. La situation en 2018 est celle-là. J’y suis pour quelque chose ? Non. J’y peux quelque chose ? Non. Je peux moi toute seule changer les choses ? Non. Donc je fais quoi ? 

Je fais comme le colibri.


Vous connaissez l’histoire du colibri ? : Il y a un énorme feu de forêt. Chaque animal se démène pour apporter de l’eau et éteindre l’incendie. Même le petit colibri apporte quelques gouttes dans son bec. Le grand cerf qui porte des seaux d’eau suspendus à ses bois lui dit : « qu’est-ce que tu fais toi ? Tu crois que ça va changer quelque chose tes petites gouttes d’eau pour éteindre le feu ? Le colibri lui répond : Non, sûrement pas, mais si chacun fait sa part dans la forêt, alors nous serons plus fort que le feu. Je ne peux pas faire de grandes choses, mais je peux faire ma part. Et bien comme le petit colibri qui amène quelques gouttes d’eau pour éteindre le feu de la forêt dans laquelle il vit, je fais ma part. Et à chaque fois avec autant de passion et d’envie. Je n’attend plus le cerf, ni les pompiers, ni la pluie d’ailleurs. Le changement c’est moi, en moi, avec moi. 

Quand je suis fatiguée, que j’en ai marre, que j’accuse la terre entière, alors je me pose et je me demande : Pourquoi ça me touche ? Qu’est-ce qui me révolte et qu’est-ce que ça me fait ? Et enfin pourquoi je suis autant touchée que ça ? 

A chaque fois soyez sûre que c’est parce qu’il se passe quelque chose à l’intérieur de moi, qui n’appartient qu’à moi, et que je dois régler avec moi. 

Alors bien sûr continuons à porter haut la parole de l’injustice dans les EPHAD, les hôpitaux psychiatriques, les urgences mais aussi ce que les journalistes ne connaissent pas encore, la réanimation, les services de chirurgie, l’absence de prise en charge de la douleur, l’inaccessibilité aux soins pour tous, la fin de vie mal prise en compte, les libéraux seuls, trop souvent seuls. Continuons de dénoncer cette condition, mais n’oublions pas qu’elle a toujours été, à sa manière à chaque époque, et qu’il ne tient qu’à nous de changer notre regard sur les choses. Cela ne veut pas dire cautionner, mais agir selon ses valeurs et dénoncer à chaque fois que nécessaire, ne pas laisser faire.  

Nous ne pourrons sûrement jamais changer notre système de santé, mais nous pouvons changer notre façon de faire. 

Soyons créatifs.

A chaque jour suffit sa joie.

Apprenons à être des soignants et en être fier.

Arrêtons de porter la misère du système de santé sur nos épaules, nous n’en sommes pas responsable.

Trouvons des idées pour avancer avec et non contre.

Rassemblons-nous autour de la création et non de la plainte. 

Mettons l’énergie au service de nos compétences et non au service de l’incompétence.

Nous ne sommes que des soignants, rien de plus. Mais c’est déjà tellement !

fleur

Je vous propose de découvrir ce témoignage : Les larmes des soignants

La vidéo de ma chaine Youtube vous apporte un complément à cet article, allez la découvrir : Les croyances des soignants

14 Comments

  • Maryam

    Enfin tout cela pour te dire au final , : un grand merci pour ces mots dans ton témoignage qui me donne du baume au coeur et de l’optimisme pour la suite

    • Cynthia

      Merci d’avoir pris le temps d’écrire ce mot, de donner ton avis; Je continue à partager pour aider et armer les soignants :). Prends soin de toi.

  • Maryam

    Bonjour ,
    J’ai rencontré ces multiples déceptions Institutionnelles et autres mais je crois que la plus grande déception a été de ne pas retrouver les valeurs humaines pour lesquelles j’ai exercé mon métier de psychomotricienne chez mes collègues du même métier , peu de solidarité quand on exprime les défaillances institutionnelles , humaines on est un peu comme isolée mais en silence simplement par l’absence de soutien, on se sent seule et on a l’impression d’être un peu le mouton noir, on se remet beaucoup en question tout au long de ces déceptions quitte à fragiliser notre vie privée mais il faut apprendre à faire avec et ne pas chercher à faire lien là où il n’y a rien à créer mais continuer à créer dans la pratique professionnelle et laisser ces espaces du possible venir a nous , pas facile car en tant que soignant on a tellement l’habitude d’aller vers , d’accompagner mais s’apaiser n’est pas capituler c’est laisser faire et venir aussi ceux qui partagent nos valeurs vers nous tout en en restant à l’écoute de nous même sans chercher à faire changer ce qui ne changera pas avec des moyens pas à la mesure d’objectifs surdimensionnés , garder en tête et faire changer certaines choses restent cependant possible Je pense mais par objectifs atteignables et avec les moyens dont on dispose vraiment pour ne pas y laisser sa peau car David contre Goliath reste quand même David !

  • Normand Christine

    « Ma satisfaction, mon bonheur, mon égo, ma joie, ne passe plus par l’autre. » Que cette phrase me résonne pleinement! Nous sommes adultes donc, normalement differentié de l’autre. Si nous voulons faire en sorte de faire changer le système, c’est à l’intérieur de nous que cela se passe. L’intérieur peut être pleinement, comme tu le décris dans ton article, un professionnel attaché à faire de son mieux, en semant des petites graines de changement. C’est cela prendre sa part de responsabilité. Sortir de l’illusion enfantine que nous pouvons sauver ou faire évoluer le patient quand celui ci n’en a pas décidé. Sortir du triangle infernal sauveur, bourreau et victime en prenant soin de soi, en prenant sa part de responsabilité du gâteau changement notamment en dépassant la zone de confort de l’executant que nous sommes et se permettre de dire les abus. Car nous avons encore la libre expression dans notre pays, alors profitons de l’utiliser afin de faire connaître et préserver notre santé mentale. Tout passe par un changement de vision de notre métier sans attendre quoique ce soit de l’extérieur. De même que s’organiser en collectivité ne pourra qu’être le seul et unique moyen de nous défendre comme de nous faire nous développer. Cessons de se critiquer mutuellement, soyons présent à ce qui est. Seule la présence dépassera l’appriori sincerdosal du soignant et sa frustration afin de satisfaire les besoins de la personne qui se cache derrière tout soignant. Celui qui est soignant, ne fait pas ce choix de métier par hasard. Il a tendance à ne plus mettre de frontière entre ce qu’il soigne chez son patient de ce qui l’atteint personnellement, faisant du soin de l’autre un pansement inconscient de ses propres blessures. Comme tu le dis par cet exemple: » Quand je suis fatiguée, que j’en ai marre, que j’accuse la terre entière, alors je me pose et je me demande : Pourquoi ça me touche ? Qu’est-ce qui me révolte et qu’est-ce que ça me fait ? Et enfin pourquoi je suis autant touchée que ça ?
    A chaque fois soyez sûre que c’est parce qu’il se passe quelque chose à l’intérieur de moi, qui n’appartient qu’à moi, et que je dois régler avec moi. »Un blog qui nous rend service en nous simplifiant largement le travail intérieur , Cylie. Toute ma gratitude pour nous aider à mieux avancer et à moins souffrir. Milles bisous et belle découverte pour moi.

    • Cylie

      Merci Christine …. Ton retour me touche profondément et me conforte dans cette idée que je dois continuer … Merci sincèrement.

  • Nina

    Quel magnifique et formidable texte. C’est un outil de travail que chaque soignant doit approprier. En effet, chaque soignant doit faire son cheminement pour arriver à «  accepter » que l’ideal n’existe pas.
    J’ai fait ce cheminement, je fais ce que je peux , j’invite mes collègues à y essayer mais je me rends compte aussi que le chemin est long et je me rends compte effectivement que chacun doit faire son petit bonhomme de chemin et à son rythme On est dans un monde ou milieu où on recherche la perfection . Le meilleur soignant? Dommage.
    J’aime bien ce qui est dit dans ton livret il n’y a pas d’echec, il n’y pas de réussite , il y a de l’experience.
    Continue comme ça .

    • Cylie

      merci Nina, toi aussi continue comme ça …

  • juste excellent, et émouvant ; j’ai connu ce cheminement et fais maintenant ce que je peux, de mon mieux, avec les contraintes extra professionelles, sans y laisser ma peau..

    • Cylie

      Bravo Emma ! C’est justement la première étape …. Se lâcher la grappe… Après on peut y rajouter des outils qui viennent nous aider. Merci pour ton commentaire.

  • Barbry

    Ce partage tombe vraiment bien il n’y a a pas de..,… ????
    Je suis infirmière puéricultrice je travaille actuellement sur la « souffrance » infirmière dans nos services et sur l’encadrement des stagiaires bcp de mots et de pistes de réflexion que je n’arrivais pas forcément a mettre bout a bout Merci a vous tout s’organise mieux dans ma tête ????

    • Cylie

      C’est super !!! Le projet final de ce blog est bien de pouvoir offrir des outils concrets pour les soignants pour répondre à cette souffrance. N’hésitez à partager ce blog et à me faire vos retours via le formulaire. Je pourrais peut être bosser quelques articles sur vos problématiques de terrain. Merci d’avoir pris le temps de poster ce commentaire. Pleins de joie vers vous et vos collègues 🙂

  • Lescot

    Bravo….. J’ai compris tout ça avec le temps, je travaille sereinement maintenant et à mon niveau ( aide soignante devenue secrétaire médicale) j’ai l’impression d’être en première ligne lorsque je reçois un mauvais résultat de bio ou d’anapath et qu’il faut faire vite pour organiser toute la batterie d’examens afin d’aider le médecin â soigner le patient qui reste Mon Patient malgré tout…. C’est moi qu’il aura le plus souvent au téléphone, c’est moi qui recevrait ses angoisses et son mal être et je remercie la Vie pour mon parcours hors du commun. Ma passion c’est l’autre, et que l’on ne me dise pas que je suis une administrative, je me fiche des dossiers car derrière chaque nom, il y a une histoire et je la connais bien….

  • Marion

    Formidable….tu es formidable…la perfection ou la logique n est plus d’actualité, heureusement qu’ il y a encore des personnes formidables, et tu en fais partie.

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